
LE SYNDROME DE MEIGE
Pr. J.P.
ADENIS
Le syndrome de MEIGE est
caractérisé par la présence de spasmes au niveau du
muscle orbiculaire (blépharospasme) et au niveau de la
partie basse de la face et des muscles du cou et de la
mandibule. Il s'appelle aussi syndrome de BRUEGHEL du nom
du peintre flamand qui est semble-t-il le premier à
avoir décrit l'affection, sur un tableau.
Etiologie
1) Dans la majorité des
cas, l'étiologie de ce syndrome reste inconnue. Il
s'agit là du syndrome de MEIGE primaire.
2) Il peut être
secondaire à des affections intra-crâniennes
d'étiologie connue.
3) Une prédisposition
génétique existe dans certains cas de maladies
familiales.
4) Certaines maladies
immunologiques telle que la polyarthrite rhumatoïde, la
myasthénie grave ou le syndrome de de Sjögren, ainsi
que certaines anomalies thyroïdiennes peuvent
prédisposer à la survenue de ce syndrome.
Historique
Le neurologiste français
Henri MEIGE a décrit ce syndrome en détail en 1910,
dans sa forme idiopathique sous le nom de spasme facial
médian.
Dès cette époque, il
reconnaissait que le muscle le plus souvent atteint
était le muscle orbiculaire et il décrivait les
"trucs" utilisés par les patients pour
atténuer les spasmes.
Il a décrit aussi
l'extension de la dystonie au pharynx, aux muscles de la
mâchoire, aux muscles du plancher de la bouche, de la
langue et du cou.
Description
clinique du syndrome
Les principaux syndrome de
MEIGE sont caractérisés par la présence de spasmes au
niveau du muscle orbiculaire, réalisant un
blépharospasme bilatéral, accompagné par des spasmes
plus modérés au niveau du muscle frontal et des muscles
de la partie basse de la face.
Dans certains cas, des
spasmes existent au niveau de la langue, au niveau de la
mandibule, au niveau des muscles du plancher de la
bouche. De ce fait, il est difficile, le plus souvent,
d'avaler, de manger du chewingum ou de parler. Parfois
les contractions s'étendent jusqu'aux muscles du cou,
entraînant un torticolis convulsif.
Le syndrome de MEIGE est
plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Il
survient en général autour de l'âge de 60 ans.
Le blépharospasme est
souvent exagéré par l'exposition à la lumière
violente. Beaucoup de patients sont soulagés par le port
de verres teintés.
Le stress aggrave aussi le
syndrome de MEIGE, alors que le spasme disparàit durant
le sommeil.
Certaines actions
aggravent le blépharospasme : le regard vers le haut ou
vers le bas, marcher, lire, regarder la télévision. Au
contraire, certaines manoeuvres permettent de diminuer le
blépharospasme telles que : parler, se coucher, chanter,
bailler ou toucher les sourcils ou certaines parties de
la face.
Il est parfois difficile
de savoir si ces mouvements des paupières ou de la
mandibule sont réellement involontaires ou représentent
des actions inconscientes du patient, qui cherche à
ouvrir les yeux.
Le syndrome de MEIGE secondaire, peut être
induit par certains médicaments anti-parkinsonniens, par certains
antihistaminiques, par certains antidépresseurs. Il peut aussi apparaître
comme secondaire à la sclérose en plaques, l'hydrocéphalie ou certaines
atrophies cérébrales.
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